Gustave De Smet (1877 Gand - 1943 Deurle)
1914
Huile sur toile, sur carton ; 39,5 x 45 cm
Provenance :
Gand, collection Prosper De Smet ; Lokeren, De Vuyst, 23 octobre 2010 ; Paris, collection Le Polyptyque ; Paris, collection privée.
Bibliographie :
Paul-Gustave van Hecke et Emile Langui, Gustave De Smet, sa vie, son œuvre, Bruxelles, 1945, n° 41 ; Piet Boyens, Catalogue raisonné, 1989, n° 153.
Gustave De Smet est avec Constant Permeke un des principaux protagonistes de la « deuxième école de Laethem-Saint-Martin ». Ce village des bords de la Lys, à quelques kilomètres de Gand, rassemble de 1905 à 1914 un groupe de peintres néo-impressionnistes ou, comme on les appelle en France, fauves, qui évolueront après-guerre vers l’expressionnisme.
Au même moment sur les bords de l’Elbe, aux environs de Dresde, les peintres du groupe « Die Brücke » s’attaquent au même sujet, sous le titre Péniche(s) sur l’Elbe : Erich Heckel en 1904 (collection privée), Ernst Ludwig Kirchner en 1910 (Bloomington, University Art Museum). C’est aussi le cas, sur les bords de Seine, d’André Derain qui peint en 1906 les Deux péniches (Paris, Musée National d’Art Moderne).
Alors que les impressionnistes se voulaient, à leur manière, fidèles à la nature, les fauves ou le groupe Die Brücke s’attachent à leurs propres émotions devant cette même nature, qu’ils expriment par la couleur et par une touche insistante et nerveuse. Ici elle semble danser avec l’eau, s’aplatir sur la coque et la berge, se diluer dans le ciel, d’une certaine manière s’identifier à son sujet.
Le peintre contemporain Peter Doig se mesurera au même sujet avec White Canoe (1990-1991). Non sans succès, puisque l’œuvre a battu un record en vente publique à 5,7 millions de livres… Plus modeste dans ses prétentions, notre tableau n’en est pas, pour autant, moins émouvant.